Offrir le meilleur de l'humain et du digital au service des patients

Photo d'illustration : Une infirmière est assise dans le salon d'une patiente et lui présente une tablette connectée. Santé à domicile. Personnel de santé. Parcours de soins. Parcours de santé. Valorisation des données. Numérique.

Offrir le meilleur de l'humain et du digital au services des patients

Partenaire de longue date du système de santé français, La Poste rassemble ses activités et ses expertises au sein d’un même opérateur de services humains et digitaux en santé. La nouvelle entité vise les 500 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2030.

Dominique Pon, le directeur général du nouveau pôle La Poste Santé & Autonomie, détaille la stratégie du groupe pour gagner sa place en tant que partenaire privilégié des professionnels de santé.

Comment est née La Poste Santé & Autonomie ?

Dominique Pon : Le groupe La Poste se développait depuis plusieurs années dans le secteur des services à la personne en œuvrant, notamment, pour l’autonomie des personnes malades ou âgées. Une activité complémentaire des solutions numériques en santé développées par sa filiale Docaposte. Il était donc naturel que le conseil d’administration de La Poste décide d’unifier la stratégie et de rassembler ses actifs au sein d’un même pôle et d’une même marque. C’est chose faite depuis le mois d’octobre 2023.

Quelle est la vocation de cette nouvelle entité ?

Nous voulons devenir un partenaire de référence des professionnels, des établissements et des industries de santé en nous consacrant à deux chaînes de valeur : celle des services de proximité humaine pour la santé à domicile, et celle des services numériques de confiance pour les données de santé. Commençons par la première. Grâce à nos filiales Asten ou DiaDom, nous équipons les malades chroniques à domicile avec les équipements médicaux (appareillage pour l’apnée du sommeil, sondes urinaires…). Avec Axéo et Age d’Or, nous sommes également en mesure de les aider et de les accompagner, que ce soit au moment du lever, pour faire les courses, le ménage ou bien pour adapter leur logement à leur pathologie. Enfin, nous assurons la télésurveillance et le télésuivi des patients. C’est le métier de Newcard, de Noé Santé ou de La Plateforme Médicale. Des personnels de santé interagissent à distance et alertent médecins ou hôpitaux en cas de problème.

Et ça, c’est impossible sans l’apport du numérique ?

Oui, et c’est l’un des enjeux de cette consolidation. Organiser efficacement la santé à domicile suppose, notamment, d’avoir informatisé le parcours du patient. Nous voulons offrir le meilleur de l’humain et du digital au service des patients. Pour renforcer la qualité des soins, optimiser l’efficience des structures de soins ou accélérer la recherche, la donnée de santé est la clé. Nous sommes en mesure de la traiter de bout en bout en la collectant, puis en la stockant de façon sécurisée dans un service de cloud souverain nommé NumSpot, né d’un partenariat entre Docaposte, Dassault Systèmes, Bouygues Télécom et la Caisse des Dépôts. Ce dispositif est complété par des solutions d’identification électronique, d’archivage et de partage sécurisé.

Pourquoi préférer un cloud souverain à une solution déjà existante ?

C’est une question de confiance. J’ai une conviction personnelle, qui rejoint celle du groupe La Poste : sans la maîtrise de nos propres plateformes numériques, nous ne pourrons pas garantir un traitement des données de santé éthique. Un seul exemple : pendant des années, les hôpitaux français ont eu recours aux solutions de bases de données d’un grand éditeur américain. Du jour au lendemain, celui-ci a décidé d’augmenter drastiquement ses tarifs, plongeant de nombreux établissements dans de grandes difficultés, sans possibilité pour eux d’exercer un recours auprès de l’État. Nos clients (tutelles nationales et territoriales, établissements de soins, établissements sociaux et médico-sociaux, professionnels de santé, industries de santé,
assureurs, mutuelles…) se montrent sensibles au fait d’avoir affaire à un interlocuteur souverain à capital public et défendant l’intérêt général comme le groupe La Poste. Proposer des services adossés à des solutions technologiques sur lesquelles La Poste exerce une pleine souveraineté représente donc un atout indéniable.

Quelles sont les premières retombées concrètes de votre feuille de route stratégique ?

Le professeur Vellas, qui dirige les équipes de l’IHU HealthAge à Toulouse, a confié à La Poste l’industrialisation de sa plateforme humaine et digitale ICOPE de repérage de fragilité des séniors. Cette décision démontre la pertinence de notre offre en matière de proximité territoriale et de gestion des données de santé. La Poste Santé & Autonomie a, par ailleurs, conclu un partenariat avec Medtronic, l’un des leaders mondiaux des technologies médicales. Il s’agit, là encore, d’optimiser le parcours patient et la qualité des soins en exploitant la donnée. Nous avons également lancé la plateforme Careside, principalement destinée aux établissements et industries de santé, qui orchestre les services digitaux et humains pour les patients (préparation d’un séjour hospitalier), les services et la coordination (accueil et accompagnement logistique), ainsi que la télésanté (suivi post-hospitalisation). Enfin, nous lançons une solution d’IA générative destinée à aider médecins et soignants.

Vous êtes-vous fixé des objectifs chiffrés ?

L’objectif, en termes de chiffre d’affaires, est de passer de 350 millions d’euros cette année à 500 millions d’ici 2030 en développant des services s’inscrivant au cœur des préoccupations et des métiers de nos clients.

Vous avez dirigé une clinique, êtes intervenu au gouvernement, avant de rejoindre La Poste. Qu’est-ce qui vous anime ?

Issu de la classe moyenne, j’ai toujours eu le souci de l’intérêt général. La santé en est une composante clé. À la tête d’une clinique pendant quinze ans, j’ai voulu montrer qu’un modèle à capital indépendant, éthique et souverain, pouvait être une alternative aux fonds de pension américains, qui à l’époque rachetaient de nombreux établissements. J’ai ainsi construit un modèle différent de cliniques de médecins, que nous avons fédérées au niveau national. C’est encore pour défendre un modèle de numérique souverain en santé que j’ai rejoint le gouvernement en tant que responsable ministériel au numérique en santé (DNS). J’ai notamment piloté le lancement du carnet de santé numérique « Mon espace  santé ». Et c’est dans cette même logique d’intérêt général que j’ai rejoint La Poste en janvier 2023, avec comme défi celui d’aider cette magnifique entreprise à réussir sa diversification dans la santé et l’autonomie.